Tonas, nahuales, alebrijes... un lien sacré.

A Oaxaca on fait la sculpture des nahuales, dans le village ils sont aussi appelés "Tonas" qui selon la cosmovision zapotèque sont des animaux qui marquent notre vie quand nous naissons, dans le calendrier préhispanique il y a vingt tonas : coyote, lézard, tatou, tortue, serpent, lapin, cerf, grenouille, chien, singe, hibou, aigle, jaguar, papillon, poisson, escargot, chuparosa, tlacuache et oiseau moqueur.

La tona est attribuée à chaque enfant en fonction de son jour de naissance et de son année.

Ces alebrijes sont des figurines en copal faites à la main où l'imagination et la créativité de l'artisan les transforment en œuvre d'art. À Oaxaca et à San Martin Tilcajete, la vie tourne autour des alebrijes, puisque, dès leur plus jeune âge, les habitants apprennent à sculpter et à peindre ces incroyables pièces artisanales.

Le copal est le bois qui est généralement utilisé car il est résistant et peu dur, pour donner les premières formes on utilise la machette, puis le couteau pour continuer à donner la finition rustique et enfin la lame pour la finition fine.

La peinture vinylique est utilisée pour les peindre afin de leur donner une finition plus fine et plus colorée.

Actuellement, le bois de copal provient de différentes régions de Oaxaca, de la cañada, de Huatulco et de Valles, ce qui signifie que le bois est parfois dur ou cassant, mais les villageois ont déjà planté plusieurs hectares de ces arbres dans la ville, ce qui a réduit le coût et amélioré la qualité du bois.

Arbre, bon arbre, qui après la bourrasque
vous vous êtes levé nu et découragé
sur un tapis de feuilles mortes
qui ont indifféremment agité le vent...

Aujourd'hui, j'ai vu dans vos branches la première
feuille verte, mouillée de rosée,
comme cadeau de printemps
bon arbre de l'été. Et sur cette pointe verte
qui germe en toi depuis je ne sais où,
il y a quelque chose qui me demande silencieusement
ou me répond silencieusement

* Fragment du poème sur l'arbre d'Antonio Machado

Émerveillez-vous devant ces incroyables œuvres d'art. Des lignes colorées sur du bois de copal, des mains habiles qui façonnent et sculptent des tonas, des "esprits" nahuales qui se logent lentement dans le corps d'animaux fantastiques qui, au fil du temps, ont reçu le nom d'alebrijes, dont la valeur artistique est très admirée, mais qui, entre les mains des artistes de Oaxaca, acquièrent un caractère spirituel et nous ramènent à l'époque préhispanique et à leur lien avec le sacré, où les dieux avaient le pouvoir de se transformer en animaux pour interagir avec eux.